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CP6 Rosebud

Jeux : Méga III
Document : Scénario
Numéro : Cent Prétentions n°6
Auteur : Grégory Molle

Rosebud


Préalable

Cette aventure se déroule dans le cadre de l’Assemblée Galactique, et ne fait pas appel à la notion d’univers parallèle. Elle convient à
des personnages expérimentés. La lecture préalable de " La Toile dans l’Assemblée Galactique ", dans ce même numéro, est
conseillée.


Sources d’inspiration principales
Le Traque-Mémoire (deux tomes, Servain et Gibelin, chez Delcourt)
Bienvenue sur Aflolol (une aventure de Valérian agent spatio-temporel, Mézières et Christin, chez Dargaud).


Les Looniens

Peuple ancestral, civilisation héritière de Loon, les Looniens ne comptent que quelques milliers d’individus vivant dans une vaste cité
à l’architecture incompréhensible et baroque, au fond des océans, là où règne une pression à peine imaginable. Leur morphologie se
rapproche des Folnèdes (MEGA III page 58). Les murènes qui vivent plus haut sont des versions sous-évoluées des Looniens (un
peu comme l’homme et le chimpanzé). Certains individus développent parfois un pouvoir psy, un seul mais à un degré élevé, dont la
nature exacte semble être laissée entre les mains du hasard. Rosebud est celui qui a reçu le don de parler aux Etres, au cours d’un
contact télépathique qui permet à son interlocuteur non seulement de dialoguer avec lui mais aussi de le " voir ", ou plus exactement
de se le représenter. " Dialogue " n’est pas à prendre au sens littéral : il s’agit plutôt d’un échange de sensations et d’images que de
paroles. Quelques autres Looniens " élus " sont cités dans le scénario. De tels êtres sont presque vénérés par les leurs. Ils bénéficient
en tout cas d’un " rang social " très supérieur mais aussi d’une charge sans égal. Ils sont les protecteurs du peuple Loonien et doivent
se sacrifier pour lui le cas échéant. Les Looniens ne connaissent pas la notion d’agressivité, et n’ont à faire face qu’à peu d’adversité
là où ils vivent. Ils ne peuvent pas attaquer pour se défendre. Ils ne veulent pas non plus déménager. Leur cité (pensez à celle des
profondeurs d’Aquablue) est aussi une sorte de lieu de culte des ancêtres, et les Looniens ne pourraient pas survivre longtemps hors
de son enceinte : ils dépériraient au cours d’une sorte d’agonie morale et psychosomatique. Enfin les Looniens ont développé un fort
sentiment autarcique. Ils ne veulent pas établir de contact ou d’échange avec qui que ce soit. Ils souffrent d’une sorte de phobie
collective de l’altérité, n’ont presque jamais connu que leur environnement sombre et glacial et redoutent la visite d’autres
civilisations. Les contacts établis autrefois (au temps de la seconde Assemblée Galactique, oubliés depuis longtemps) s’étaient révélés
désastreux. Rosebud le fera d’ailleurs clairement comprendre aux Mégas qui entreront éventuellement contact avec lui. Moïss Reno
pourra le leur dire sinon, s’il est toujours en vie...

La menace de l'exploitation d'yterbium

Pour résumer, la technique actuelle créé un gaz qui entraîne l'apparition de réactions chimiques et thermiques réchauffant la
température des profondeurs. Cela atteindra rapidement un niveau que le métabolisme hyper sensible des Looniens ne pourra absolu-
ment pas supporter. Les premiers effets ont commencé à se faire sentir et ceux-ci n’ont pas mis longtemps à comprendre de quoi il
s’agissait. Ils savent en effet, grâce aux " visions " de certains d’entre eux (Rosebud en tête), que la surface de la planète est occupée
et exploitée par des extra-Looniens.











A quoi ressemble une base d'Yterbiox ?

Une base se présente comme un assemblage de cubes de ciment recouverts de néons blafards et d’antennes, construits en surface des
pitons rocheux, reliés entre eux par des tunnels de métal, de puits antigrav, etc.









Niveaux d'accréditation

La circulation est limitée par des niveaux d’accréditation : jaune = centre de vie (personnel d’entretien, surtout des droïds), orange =
en plus centre d’exploitation et entrepôts, rouge = en plus centre de traitement, violet = en plus centre-direction. L’astroport n’est libre
d’accès, pour le personnel interne inférieur à Violet, que lors de la relève du personnel.































Ce qui se cache derrière les " incidents "

Ces phénomènes sont dus, directement ou non, aux Looniens utilisant leurs pouvoirs pour " avertir " Yterbiox que leur activité est
jugée indésirable.
La panne a été provoquée par un Loonien disposant du pouvoir de contrôle sur l’électricité. Ce qu’il a réalisé lui a demandé un
effort extrêmement pénible, raison pour laquelle il n’a pas recommencé.
Les contacts télépathiques sont l’oeuvre d’un Loonien qui se présentait à ses interlocuteurs sous le nom de Rosebud. Il donne son
nom au scénario car ce mot revient à plusieurs reprises, resurgissant régulièrement de l'inconscient de certains personnages fortement
marqués par ce contact télépathique, donc extraordinaire.
Un Loonien contrôlant le temps à " petite " échelle est responsable du décalage temporel qui a affecté l’un des travailleurs de
Yterbiox. Là aussi, l’effort est tel que ce genre de petit prodige ne peut pas être recommencé chaque jour.
Rosebud dispose du pouvoir le moins fatigant, mais il est assez limité géographiquement. Il ne peut pas contacter quelqu'un au-delà
d’une centaine de kilomètres, et pour une durée de quelques minutes au plus. Ce que pourront vérifier les Mégas en consultant les
registres de sortie des bathyscaphes.
Après avoir révélé leur existence au Directeur via contact télépathique, celui-ci a refusé de " discuter ", considérant la présence de ces
" créatures dociles et lâches " comme une gêne négligeable à ne pas prendre en compte. Les ouvriers contactés par Rosebud,
fortement impressionnés par ce contact télépathique, et croyant bien faire, ont tous réagi avec beaucoup de zèle et d’empressement :
ils sont allés voir Shalib’Hans afin de le prier de faire quelque chose pour ces gens. Mais celui-ci n’a pas trouvé mieux que de les
enfermer à l’infirmerie pour cause de surmenage et de les droguer de manière à ce qu’ils perdent la mémoire, avant de finalement les
renvoyer chez eux, aux quatre coins du cosmos, en congé maladie longue durée... Rosebud, constatant l’inefficacité de ses contacts
avec des membres d’Yterbiox, a profité du passage d’un océanographe (Moïss Reno), venu un jour travailler près de Base 4L07, pour
l’avertir. Celui-ci, désorienté, n’a pas trouvé mieux que d’en parler à son tour à Shalib’Hans.
Sans succès, et c’est un euphémisme : le patron de Yterbiox était furieux de constater que quelqu'un sur qui il ne pouvait pas avoir
prise " savait ". Moïss Reno, en homme de conviction impulsif qu’il est, a alors promis à Shalib’Hans qu’il " regretterait " son acte
inconscient. Il est revenu quelques jours plus tard filmer l’émission de gaz due au travail des excavatrices pour bâtir un dossier qui
remonterait vers les instances supérieures de l’Assemblée Galactique. Il a été repéré par les gens d’Yterbiox, et Shalib’Hans a dirigé,
via le cyberspace de Base 4L07, un bathyscaphe pour éliminer Reno.













































Le sauvetage de Moïss Reno

C’est un Loonien qui l’a sauvé après son " accident ", en usant de son pouvoir de guérison relayé par Rosebud, toujours lui, le
Loonien qui permet aux Etres de communiquer / communier. Cette guérison a nécessité un jour entier. Un dernier Loonien, enfin,
usait de télékinésie pour le ramener en surface. Le Loonien n’a pas pu empêcher l’amnésie. Mais Moïss était mort, il est vivant : c’est
déjà ça, non ? Moïss a été repéré par Rosebud qui, sentant sa présence à proximité, tentait de reprendre contact avec lui. Il a été
témoin de la mort de son interlocuteur.




















Shalib’Hans...

... est très énervé de constater que Moïss est en vie : ce dernier peut avoir des révélations embêtantes à faire, car il est susceptible de
retrouver la mémoire à tout moment. Il va donc à nouveau tenter de l’éliminer dès que les Mégas auront le dos tourné : une petite
injection et hop, adieu Moïss, victime d’une " congestion cérébrale "... à moins que les Mégas ne l’enlèvent en douce !







































Poursuite

Obstacles / refuges possibles : murènes géantes (en cas de vol à basse altitude), mauvais temps, racines (les poursuivants sont plus
rapides mais leur navire est moins maniable, il est donc stratégiquement intéressant de zigzaguer au sein d’un archipel de racines), vol
migrateur de Typpax-Typpax (sortes d’autruches volant en essaim de cent mille individus), etc.





























A quoi ressemble Racine Alpha ?

Pour ceux qui ont lu Otages de l’Ultralum, l’endroit ressemble assez à ce qui est présenté sur la première planche.














Les collègues de Moïss Reno


Le personnel que les Mégas pourront rencontrer au centre se compose de Talsanits sympathiques et consciencieux, dont les colères
sont essentiellement motivées par le comportements assassin de Yterbiox en général sur Loon, notamment à l’égard des murènes
géantes. Ils sont cependant impuissants, les contrats de concession territoriale cédés au consortium stipulant que la sécurité des
équipes de travail autorise l’élimination des murènes. Un système de protection permanent aurait un coup jugé prohibitif, et Yterbiox
s’est arrangée, au cours de ses négociations avec l’Assemblée Galactique, pour s’assurer ce droit dans les lignes des contrats.





Indice 1 : le message de Moïss à Jack

" Salut, Jack. Comme promis, voici les informations qui m’amènent à te demander ce petit service. Rosebud est un Loonien. Tu ne
risques pas de le rencontrer : il vit avec ses petits camarades dans les grandes fosses abyssales de Loon et n’en sort presque jamais. Et
Rosebud m’a... disons " contacté ", une sorte de télépathie... Comme ça, un jour, alors que je travaillais près de Base 4L07. Rosebud...
Bref, il y a du monde sous les océans de Loon, et tout ce que j’ai pu retenir du message de Rosebud, c’est que l’activité de Yterbiox
est nuisible pour leur environnement et ce à court terme. Je n’en sais pas plus mais je me demande si ce n’est pas lié à l’activité
thermique engendrée par la rencontre des foreuses et des couches superficielles de Nantropium sur-activé à +5.23 (nous sommes sur
l’équateur) sur lequel j’avais pondu un rapport tantôt (rapport évidemment perdu dans les tiroirs de l’administration, qui continue à
faire les yeux doux à Yterbiox malgré son comportement assassin à l’égard des murènes looniennes). Je vais donc aller faire un tour
vers ces foreuses, un de ces quatre, ni vu ni connu, niveau -2500 je pense (ce ne sont pas encore les plus profondes mais ça suffira, je
pense). Car figure-toi que j’ai contacté le big boss de Base 4L07 et que je me suis bêtement fait renvoyé sur les roses de Tan-Klol.
Cette pourriture, je lui ferai la peau, crois-moi. Bon, toutefois, j’ai besoin de toi pour aller voir de plus près chez Yterbiox, et
notamment chez Shalib’Hans. Une petite visite dans sa Real ne sera pas de trop : je suis sûr qu’il manigance quelque chose de pas
très propre. Je ne pense pas que ce soit trop dangereux. Méfie-toi quand même, c’est un cybop confirmé. Voilà, à bientôt. Bonjour à
Giannie-Nak (au fait, elle me doit une petite faveur, hm hmm). Bonne chance. "
MkeM.982.28.418. 353628748965874.///jhjuBrad

Explication pour le MJ

Cet indice est en fait la copie d’un message électronique envoyé à ce fameux Jack.

Indice 2 : les deux messages de Jack à Moïss

" Salut, Moïss. BINGO ! Le loft de Shalib’Hans est plus que surprotégé, il y a du défi dans l’air. Je vais me le faire, mais il va falloir
du temps : ses Cortex sont costauds, et j’ai failli me prendre un revers C.2 Anabiose au premier coup. Pour l’instant, rien de bien
particulier. Je te rappelle dans quelque temps. Exclusif : je ferai la passe en direct, grâce à mon nouveau Stee-45 récupéré chez les
Zoons ! "
MllM.232.25.258. 355974586301025.///lolkJack

" Le pied !!! J’y suis au moment même où tout ça s’inscrit dans ton getil petit Glyssiam. cuse pour les fautes, c’est lié aux parasites du
Stee.45 (mal configué). Je viens de mettre O deu Pist-Incess, je suis au pied de grande tour toute roug, pas vilan... Reste plus qu’à
locker, le plus dur est fait... Nouveau recor pour Jack... ... eh... OK, je vois ce qui va t’intresser, il déploie le gros arsenal grqzg
ohputainlalagarcejklfq tsun,nazami TSUniNAjMI zzzzzzzznbbqdcnqfhùpk djSEkCjnOURS!!!hgdf!sd!! !!qg!!!!!!dgdsgd !gg ds!! sdgs
dg! !!gdsd gg!!!!!!!lml m!!w!w!!vv!!! " - Communication interrompue en post 0.26 - Impossible de déterminer la provenance (parasites
identifiés ZoonStee.45).

Explication pour le MJ

Shalib’Hans, en bon paranoïaque, a protégé ses informations relatives à ses transactions obscures (" maquillage " comptable du
transport de mines, codes de communication avec Foran Fulgo, etc.) à l’aide d’un " tsunami " sans interruption pour déconnection,
surchargé au-delà du légal (pensant être couvert par ses relations en cas de contrôle). A l’heure qu’il est au moment où les Mégas
lisent le message, Jack (protégé in extremis par un fusible) se remet lentement d’une commotion cérébrale. Il revient de très loin, il est
en état de choc. Pour toutes ces questions cybernétiques, voir MEGA III pages 127 et 128.
Le Stee.45 est un gadget de multifonction qui permettait à Jack de transmettre à l’adresse de Moïss ce qu’il voyait alors même qu’il
investissait les mémoires du site de Shalib’Hans. On a donc assisté à l’assaut du tsunami non-réglementaire en direct...
Moïss n’a pas lu le second message, parvenu et enregistré dans le Glyssiam automatiquement à peu près au moment où lui-même était
victime d’un accident...





Caractéristiques


Shalib'Hans

I : 16, D : 14, V : 9, M : 12
E : 9, P : 11, R : 13, F : 11
C : 14, A : 12
Points de vie : 6, Initiative : 6, Rt : 74, Vitesse : 48 m / rd
Baratin 7, Psychologie 5, Remarquer détail 4, Renseignements 8, Séduire 5, Administration 7, Connaissance armement 2, Economie
12, Informatique 7, Pègre 8, Usages 7
A / P / E mains nues 3
Renverser 6
Prise 8
Tir 3
Armé d’un paralysant léger, protection d’un droïd de type robot policier (MEGA III page 84), sans les lois de la robotique...

Moïss Reno

I : 13, D : 10, V : 16, M : 14
E : 14, P : 12, R : 10, F : 10
C : 13, A : 13
Points de vie : 3 (6 normalement), Initiative : 5, Rt : 86, Vitesse : 30 m / rd
Acrobatie 3, Discrétion / filature 1, Endurance 5, Biologie 8, Chimie 6, Géologie 6, Informatique 6, Milieu air-mer 7, Piloter 3,
Premiers soins 6
A / P / E mains nues 2
Renverser 5
Prise 6
Tir 2
Ne porte pas d’arme sur lui

Les Murènes Géantes
Loonixius Kaleospadix
Planète d’origine : Loon
Type : prédateur
Habitat : océan
Taille : = 3m, longueur = 15 à 25 m
Nombre : solitaire
Dressage : non
Animal de compagnie : non
Traits : I 2, D 16, V 10, P 15
R 12, F 60, C 20, A 10
Points de vie : 40 (20 / 10 / 5)
Combat (niv / CA / CD) : morsure (10 / 10 / -), esquive (5)
Protection : peau (4)

Les Looniens
Caractéristiques inutiles. Considérez-les comme maîtrisant leur pouvoir psy à très haut niveau.

Les ouvriers de Yterbiox
Rt : 56, talents techniques requis à 7.

L’intrigue

Industrie, pollution et revendication territoriale

Loon est une planète essentiellement aquatique, longtemps restée soi-disant déserte, jusqu'à ce que l'on y découvre des gisements très intéressants. L’Assemblée Galactique se l'est alors appropriée, puis a vendu des concessions à divers consortiums industriels, dont Yterbiox, l’un des principaux exploitants de yterbium 85, utilisé pour fabriquer l’yterbium des navires spatiaux (MEGA III page 72). L’yterbium 85 est présent en grande quantité dans les amas rocheux qui jalonnent la surface marine de Loon, plongeant leurs racines plusieurs kilomètres en contrebas, sous des gigatonnes d’eau.

Problème : les grands fonds de Loon sont habités par un peuple aquatique, appelons-les les Looniens, resté jusque-là discret. Or, le travail des machines excavatrices de Yterbiox risque à court terme de dégrader profondément leur cadre de vie.

Fondamentalement pacifistes, les Looniens, au moment où commence l’aventure, ont tenté de dissuader Yterbiox de poursuivre son travail d’exploitation sous-marine, par des moyens gênants mais inoffensifs (d’abord de simples messages, au Directeur d'Yterbiox ou à des ouvriers, pour leur faire prendre conscience de l’existence d’une forme de vie sous leurs pieds ; puis des incidents pour entraîner la fermeture du centre d’exploitation). Hélas, rien n’y a fait. Le Directeur Délégué de Yterbiox sur Loon, Shalib’Hans de Bellocéane, ne veut pas laisser le filon lui échapper au nom de quelques énergumènes à nageoires qui peuvent très bien aller vivre ailleurs (ce qui, nous le verrons, est impossible). Il compte d’ailleurs les pousser à déménager très bientôt en employant des moyens de persuasion " explosifs "...
Rosebud

Les Looniens ont finalement contacté Moïss Reno, un individu extérieur à Yterbiox, scientifique de l’Assemblée Galactique en poste sur Loon, pour qu’il intervienne en leur nom. Rosebud, le Loonien télépathe chargé de communiquer avec les extra-Looniens, lui a fait part de l’association d’idée : exploitation d’yterbium 85 = danger pour le peuple Loonien. Moïss, écologiste dur de dur, fort secoué par ce contact hors du commun mais aussi très remonté contre Yterbiox, a d’abord cherché à parler directement à Shalib’Hans. Il a vite réalisé sa naïveté. Shalib’Hans n’était pas décidé à jouer les humaniste vu les énormes enjeux financiers (pour Yterbiox) et de promotion (pour lui) qui découlent de la suite des événements (il n’est pas le seul intéressé, puisque Foran Fulgo, médiate de la Fédérale, est de mèche).

Shalib’Hans s’est arrangé pour que Moïss subisse un accident, alors que ce dernier allait constater de visu les conséquences de l’exploitation d’yterbium 85 à l’aide d’un bathyscaphe.

Briefing

Le briefing ne se déroule pas en présence de Mac Lambert mais de son hologramme. Il s’enclenche automatiquement lorsque les Mégas entrent dans la salle de transit B 14.

" Salut, Voyageurs ! Repos. Votre nouvelle mission vous emmener sur Loon (au meneur de préparer un topo sur la planète à l'aide des informations du scénario). Il s’est passé de drôles de choses sur l’un des sites d’exploitation d'yterbium situé sur l’équateur. Cela nous a été rapporté par notre contact permanent sur place, chargé de la maintenance du point B. Il doit vous faire un rapport plus précis sur place. Je suis désolé de ne pas être présent en personne, mais j’ai malheureusement été contacté d’urgence par un Médiate de la Garde Fédérale. Toutefois, je n’ai pas jugé pertinent de retarder plus cette mission. Pas de questions pour cette fois. Allez, ouste ! ".

Le matériel est répertorié sur la fiche à distribuer aux joueurs, à la fin du scénario.
Loon


" Aquablack "

La planète, légèrement plus petite que la Terre, est quasi-exclusivement recouverte d’eau. La seule exception, ce sont des pitons rocheux semblables à ceux de Bellocéane (dont se souviendront les lecteurs fidèles de Cent Prétentions). Massifs et d’un diamètre atteignant facilement cinq à six kilomètres, ils émergent des flots agités jusqu’à une hauteur de mille cinq cents mètres en moyenne. Leur allure évoque souvent des racines entremêlées, pareilles à celles d’un arbre massif aux formes noueuses. La population locale désigne d’ailleurs souvent les pitons par l’appellation " racines ".

Les océans de Loon sont peuplés d’une faune hostile, ce qui pose bien des problèmes à Yterbiox (voir ci-dessous), parfois en proie à des assauts de créatures abyssales dérangées dans leur chasse... Le ciel, enfin, est constamment chargé : les conditions météo sont souvent extrêmes et parfois les vols atmosphériques sont très dangereux et, le cas échéant, interdits. Excepté au sein de certaines racines, dans des portions de terre abritées des vents où la faune et la flore parviennent à s’épanouir, Loon a tout d’un enfer au sous-sol pavé d’or.

A part Yterbiox, qui possède une centaine de concessions sur Loon (dont la plus rentable est Base 4L07) et l’annexe du LEO-AG, sont également présents sur la planète diverses industries agro-alimentaires recueillant dans la faune et la flore des océans la matière première pour la confection d’aliments de luxe, et une centaine d’autres entités économiques, comme par exemple des centres de chasse travaillant pour des zoos privés, des résidences de milliardaires en mal d’exotisme...

Transit sur Racine Alpha

Les Mégas se transitent sur Racine Alpha, abritant Base 5K12, un petit centre d’exploitation de Yterbiox, et une annexe des Laboratoires d’Etudes Océanographiques de l’Assemblée Galactique (LEO-AG). L’endroit est situé à sept cent cinquante kilomètres de Base 4L07, la plus productive, la plus stratégique, la plus intensément exploitée, celle où d’étranges incidents ont eu lieu, située sur l’équateur.

C’est au centre d’océanographie que travaillait Moïss Reno. Voir la description de Racine Alpha au paragraphe " Aquablue ".

Le point de transit est situé dans une grotte. Le contact, Imar Beerkman, est le responsable du personnel de Yterbiox à Base 5K12. Il a vaguement été mis au courant des " événements " de Base 4L07 par son collègue sur place, sans rien savoir de très précis toutefois : des ouvriers surmenés, des pannes " pas très naturelles ", un accident mortel... Il a voulu mener une enquête plus approfondie mais s'est heurté au mur du silence, ce qui a encore accru sa méfiance. C'est pourquoi il a finalement contacté la Guilde, en recommandant des agents expérimentés sous bonne couverture.

Les Mégas disposent d’un Convertible T/M/A Tsukudarii VF1 pour se rendre à Base 4L07 (MEGA III pages 79 et 125), armé d’une tourelle légère (voir la fiche à remettre aux joueurs à la fin du scénario).

Base 4L07

La vie en gris

Le site se compose en gros de six parties de plusieurs centaines de mètres carrés chacune : le centre de vie (hébergement des ouvriers, cantines, lieux de repos, centres sportifs, de loisirs et de " plaisirs ", infirmeries), le centre-direction (quartiers des responsables délégués de Yterbiox, avec piste d’envol pour navette privée en direction de l’astroport orbital, organismes de gestion des ressources humaines et du financement), le centre de traansformation de l’yterbium 85 en yterbium standard, le centre d’exploitation (hangars situés à la base de la racine pour machines sous-marines d’extraction, centre de supervision et de planification du travail, ateliers de réparation et d’entretien), les entrepôts (matériels, nourriture), et l’astroport de surface (barges emmenant l’yterbium). Au total, Base 4L07 compte environ cinq cents individus et une centaine de droïds (du nettoyage des toilettes jusqu’au traitement de l’yterbium 85).

La population ouvrière des centres d’exploitation Yterbiox étant quasiment exclusivement composée d’hommes, les femmes du groupe des Mégas en seront pour leurs frais et n’auront de cesse de repousser les assauts intempestifs dont elles seront l’objet à chaque fois qu’elles s’arrêteront dans une base de Yterbiox ; de cela peuvent découler intrigues secondaires, méfiances, jalousies, menaces de pervers, etc. : pensez à Alien3. Evoluant en milieu clos et sombre, les ouvriers ne sont pas habitués à cotoyer des membres du sexe féminin, prostituées mises à part... Celles-ci sont louées par Yterbiox et amenées sur place une fois tous les neuf jours. Elles restent sur place deux jours. C’est le seul " amusement " permis à ces ouvriers placés loin de leur famille dans un environnement hostile et étroit.

Hernest Glauer

Lorsque les Mégas parviennent à Base 4L07, un individu les attend près du quai d’amarrage de leur navette. Il s’agit du Superviseur Technique, AccR (accréditation Rouge), Hernest Glauer, un Wotan chauve de 1m85 en blouse blanche (MEGA III page 56). Il parle avec un accent allemand caricatural comportant parfois des intonations inédites (" Ach ! Chôlies cheunés filles ! ").

Il est assez cynique et pourra sembler un peu inquiétant aux Mégas. Il est en fait totalement inoffensif, et n'est absolument pas dans le secret des Dieux (seul Shalib'Hans sait au juste ce qui se passe). Il sera l’interlocuteur privilégié des Mégas. Il leur présentera l’endroit et pourra leur résumer les " incidents ". S’ils se montrent insistants sur ce point, toutefois, ils finiront par éveiller ses soupçons (ils sont censés être là pour autre chose) et il pourra même en faire part en haute instance.

Hernest sera par contre prolixe lorsqu’il s’agira de leur parler des techniques de travail : surveillance et réparation des foreuses extrayant l’yterbium 85 du piton rocheux, parfois à plusieurs milliers de mètres en profondeur, endommagées par l’usure ou par des assauts de murènes ; surveillance et réglage des opérations de traitement d’yterbium 85 en yterbium standard ; il pourra par ailleurs préciser que des excavatrices atteignent aujourd'hui des profondeurs record grâce à de nouvelles techniques que, justement, les Mégas sont censés bien connaître (tests éventuels en Baratin et / ou Milieu air-mer, Physique, Math).

Interrogé sur les risques de dégradation de l’environnement sous-marin, Hernest Glauer répondra avec un sourire enthousiaste que, en tout et pour tout, les excavatrices ne rejettent qu’un gaz proche de l’azote tout à fait inoffensif. Sa réponse est sincère, mais il ignore les dégâts de ce gaz " inoffensif " sur l’environnement des Looniens (cf. la note correspondante).

Au bout d’une ou deux heures, les Mégas seront libres de se promener à leur guise. Il reste joignable à tout moment par interphone. S’ils souhaitent se reposer, les Mégas disposent d’une chambre commune triste mais fonctionnelle au centre de vie.

Conditions de travail tendues

Pendant leur visite en compagnie de Hernest Glauer (ou juste après son départ, au choix du meneur de jeu), les Mégas pourraient être témoins de certains des événements décrits ci-dessous. Ils rendent compte du climat tendu qui règne sur place, dû aux incidents récents.

Dans le centre de vie, un ouvrier connu pour son mutisme et sa faible sociabilité a fait une crise de paranoïa et s’est enfermé dans sa chambre.
Dans le centre d’exploitation, un technicien nerveux a été victime d’un court-circuit provoqué par un manque d’attention. Ses jours ne sont pas en danger mais il reste quelques heures en observation à l’infirmerie.
Des ouvriers se plaignent de malaises fictifs en espérant être rapatriés pour quelques jours ou plus, voire délocalisés, afin d’échapper à l’atmopshère du site qu’ils jugent malsaine.
Des ouvriers pestent après des droïds dont ils viennent de prendre conscience de leur présence à leurs côtés alors qu’ils discutaient entre eux et à voix basse (syndrome 2001...).
Une alerte vient d’être donnée au centre de traitement, où une émanation de vapeur radioactive due à une erreur de concentration d’isotope dans un secteur fréquenté par des ouvriers a fait quelques victimes légères.
Un ouvrier qui était en plongée de surveillance à partir d’un nautile a fait une crise de claustrophobie, on l’a remonté d’urgence par pilotage radiocommandé. Il est à l’infirmerie.


Interrogé sur ses méthodes de travail, le personnel répondra assez aisément aux questions qu’on lui posera, en rajoutant souvent une phrase de type : " En général, c’est un boulot dur, mais sans plus. Les murènes, ça met un peu d’ambiance, hé hé hé... En général... Mais bon, là... depuis quelque temps, y s’passe de drôles de choses et ça c’est moins marrant, surtout pour certains gars ". Si les Mégas insistent maladroitement, ils se heurtent assez rapidement au mur du silence. Le sujet est en fait devenu tabou : plus on en parle, plus on en a peur. Les Mégas pourraient même, à force, éveiller la suspicion de certains, en quête de boucs-émissaires à leurs ennuis. Bref, il va falloir jouer serré : questionner un peu Hernest, un peu les ouvriers, et le cas échéant compléter par le transfert...


Les incidents

De recoupement en recoupement, le résumé des incidents apparaît de façon assez claire.

D'abord, trois ouvriers ont été victimes d’hallucinations dont on ne sait pas grand chose. Ils n’en ont parlé à personne sauf au Directeur Délégué, qui n’a pas su quoi faire sinon les placer en infirmerie avant de les renvoyer chez eux en convalescence. Cela se passait il y a trois semaines.

Dans les jours qui ont suivi, il y a eu cette panne généralisée de la station. Sans explication valable. Tout s’est arrêté de fonctionner pendant une demi-heure. Puis tout s’est remis en route. Les ordinateurs n’ont noté aucune anomalie, il n’y a eu aucun dégât. Mais aucune communication avec l’extérieur n’était possible.

Ensuite, il y a quatre jours, un ouvrier qui travaillait sur une excavatrice est resté sous l’eau au-delà du temps réglementaire et a risqué l’épuisement des batteries et de sa réserve d’oxygène. Mais selon lui, il n’a pas dépassé le temps de sécurité, ce qu’a d’ailleurs confirmé l’horloge de son bathyscaphe, ainsi que l’examen des batteries et des réserves d’oxygène. Le centre d’exploitation a essayé de le contacter mais il n’a jamais répondu. Lui affirme n’avoir jamais reçu de message.

Enfin, il y a eu un océanographe, la veille de l’arrivée des Mégas, qui se trouvait au niveau des excavatrices, par cinq cents mètres de fond, allez savoir pourquoi... Il n’avait rien à y faire. Enfin quoi qu’il en soit il a eu un " problème " : son bathyscaphe a été endommagé par " quelque chose " et il en est mort. On n’a pas retrouvé son corps : à cinq cents mètres de fond, il a dû être méchamment compressé. On a juste récupéré le bathyscaphe, repéré par des ouvriers, brisé en deux (attaque d’une murène géante, ou dérive dans un courant violent : telles sont les explications avancées).

Les ouvriers de Yterbiox

Une enquête auprès des ouvriers victimes des hallucinations nécessite la possession de leurs coordonnées (accessibles dans les fichiers d’Yterbiox). On refusera toutefois de leur fournir ces renseignements en rappelant que cela n’a rien à voir avec leur présence sur place. Mais il est toujours possible de ruser en prétextant qu’au contraire l’étude de leurs troubles tient peut-être à la nature de leur travail et que l’Université souhaiterait pouvoir les questionner. Il est aussi possible de trouver ses coordonnées via un transfert dans Hernest Glauer, ou en se connectant sur le cyberspace de Base 4L07 avec le nanordi. Dans ce dernier cas, les Mégas échoueront automatiquement : les coordonnées des ouvriers sont sur-protégées, ce qui en dit long... Seuls des " passes " informatiques récupérés sur Norjane permettront de passer outre ce menu inconvénient.

Une fois " localisés ", les Mégas peuvent au choix rendre visite (par la voie du transit) à chaque ouvrier, résidant sur des planètes de l’Assemblée Galactique distinctes, ou bien les contacter par la Toile. Interrogés, ils ne pourront guère parler d’autre chose que de leur amnésie : ils travaillaient sur Loon et puis... plus rien, le néant. Ils ne se souviennent plus de ce qu’il leur est arrivé au cours des dernières heures avant leur séjour en infirmerie, à part un mot qui reste, dénué de tout sens : " Rosebud "...

Leur mémoire a été effacée et non simplement refoulée, une éventuelle hypnose par voie psy ne donnera donc rien... Shalib’Hans ne se souciant pas de détails de type " Vie & Dignité ", son traitement n’est pas aussi inoffensif que celui de l’oublieur cher à la Guilde (MEGA III page 72). Le cerveau a été sensiblement endommagé par les drogues et les ouvriers souffrent donc de divers effets secondaires (légère paralysie faciale pour l’un, tremblements nerveux pour l’autre, etc.).

La piste " Moïss Reno "

Le bathyscaphe

A Base 4L07, les Mégas peuvent demander à voir l’épave du bathyscaphe récupéré avant leur arrivée, portant le logo (deux vagues) en bleu dans un cercle blanc caractéristique du LEO-AG. Un examen minutieux assorti des compétences techniques nécessaires permettra de mettre en évidence la trace d’une explosion au niveau du cockpit, explosion qui pourrait fort bien avoir été provoquée par certains fusils soniques qui équipent les bathyscaphes d'Yterbiox, afin de repousser les murènes (Connaissance armement). Les registres n’ont pas noté la sortie d’un bathyscaphe au moment correspondant à l’accident (Shalib’Hans, qui pilotait l’appareil via cyberspace, a effacé toute trace compromettante). En examinant scrupuleusement les bathyscaphes du hangar (ce qui ne semble pas incompatible avec la couverture des Mégas), il est possible d’en retrouver un auquel il manque une charge sonique... L’annexe du LEO-AG à Base 5K12 a bien reçu la triste nouvelle de l’accident de l’un des leurs et remercie Yterbiox de les avoir avertis. La victime était Moïss Reno, un Talsanit originaire d’Archazil (MEGA III page 103). C’était un bon élément, " certes parfois un peu indiscipliné ", dixit le responsable du personnel. Il avait bien entendu une chambre au centre et des affaires personnelles, qui seront transitées vers ses proches à la prochaine navette, soit dans deux jours.

Moïss Reno sauvé des eaux...

Pendant leur enquête, au moment jugé opportun par le meneur de jeu, surgit la nouvelle suivante : on a retrouvé un inconnu échoué sur la base de la " racine " de 4L07. C’est le pilote d’un bathyscaphe qui venait de faire surface et qui de dirigeait vers le hangar qui l’a aperçu. Aussitôt la nouvelle annoncée, la rumeur s’enclenche : encore une " sale affaire à Base 4L07 "...

L’inconnu est aussitôt amené à l’infirmerie. Il est inconscient mais vivant. Il porte sur lui un bracelet sur lequel est gravé son nom : Moïss Reno. " Impossible ! " s’exclame le médecin général, " il devrait être mort cent fois après son accident ! ". Placé en réanimation, il parvient au bout de quelques minutes à délirer : " Je... mets... je... tout dans... je tout... dans le Glyssiam... dans... tout... le Glyssiam... ". Puis il retombe dans un coma léger avant de finalement retrouver tout à fait conscience.

Premier constat, il a perdu la mémoire et ne se souvient de rien, même si on lui donne son nom, son travail, etc. Par conséquent, il ne pourra pas faire part de ce qu’il avait appris. Un simple mot résonne en lui sans qu’il puisse y rattacher quoi que ce soit : " Rosebud "...

Si on révèle à Moïss Reno son nom, son identité, ce qu’il a dit pendant son délire, etc., cela reste sans effet. S’il est amené chez lui, il ne réagit pas plus. S’il subit un transfert (volontaire ou non), le Méga ne percevra rien d’autre en fouillant dans son inconscient qu’une vaste zone d’ombre opaque et hermétique. Des parties de son cerveau ont subi de sérieuses lésions. Aucun moyen médical sur Loon ne peut lui permettre de retrouver la mémoire. Sur une autre planète, dans un institut spécialisé, des traitements de régénérescence pourront être mis en place, mais il faudra près d’un métacycle avant de voir les premiers progrès.

Shalib’Hans : accréditation Ultra-Violette

Luxe

Avant la découverte de Moïss, Shalib’Hans est en " voyage d’affaire ". En fait, il est en train de rencontrer Foran Fulgo sur l'astroport orbital, pour s'assurer que la Guilde sera écartée de l'affaire, et pour mettre au point les derniers préparatifs de l'élimination des Looniens.

Après la découverte de Moïss, Shalib’Hans sera présent et disposé à les recevoir. Il ira même jusqu’à les convoquer si ceux-ci ne demandent pas spontanément un entretien.

Shalib’Hans est un Sokhann (MEGA III page 56) portant un costume rouge vif et des boucles d’oreille de belle taille, en or. Il les accueillera dans son bureau surplombant le centre de direction, avec une immense baie vitrée ouvrant sur l’océan, des fauteuils antigrav, des serveuses pulpeuses (pour un Sokhann !) se tenant prêtes à exaucer ses moindres désirs, un mobilier minimum (antigrav également, design high-tech avec chrome, hologrammes, etc.), musique de fond évoquant des mélodies médiévales terriennes jouées au piano à cristaux de Lûmm. Tout est dans un ordre impeccable, bien rangé, etc.

De son bureau, Shalib’Hans (qui est un cybop) peut se connecter à tout le réseau de Base 4L07, activer ou désactiver tout ce qui relève de l’électronique (et notamment les systèmes de sécurité : isolation des différentes unités d’activité, activation de toutes les serrures électriques, libération résiduelle de gaz soporifique, etc.).

" Bonjour chez vous ! "

Shalib’Hans accueille les PJ en ces termes : " Messagers Galactiques, soyez les bienvenus. Ne faites pas cette tête, vos supérieurs nous ont signalé votre présence en ces lieux. Messieurs, l’affaire sur laquelle vous travaillez, dont j’ignore à vrai dire les détails, ne vous concerne plus. C’est la Garde Fédérale qui l’a prise en mains. Par conséquent votre ami le Major Mac Lambert m’a chargé de vous enjoindre à quitter les lieux sans plus tarder ". Avec un sourire laissant apparaître sa belle dentition en pointe recouverte de cire de Balalabom, il tend aux Mégas un ordre de fin de mission indéniablement signé Mac Lambert semblant terriblement authentique. Il ajoute : " Bonjour chez vous ! " tout en indiquant la sortie aux Mégas.

Toute éventuelle tentative musclée de leur part entraînera l’apparition d’un droïd aux caractéristiques semblables au robot policier (MEGA III page 84), ce qui devrait fortement dissuader les Mégas de s’en prendre plus longtemps à Shalib’Hans. S’ils tentent d’utiliser le transfert, Shalib’Hans, ayant prévu le coup et étant plus ou moins au courant de leur pouvoir, plongera la pièce dans l’obscurité (contact visuel coupé, plus de transfert possible) et leur recommandera de partir sans plus tarder par une navette qui les attend sur la piste d’envol. En cas de nouvelle résistance, le droïd intervient et lui il voit dans le noir...

Vvrraaoouuummmm !!!

Les Mégas n’ont qu’à récupérer leur Convertible Tsukudarii VF1 en faisant mine de partir. C’est le moment d’installer un peu d’action : au cours de leur voyage, survolant les océans agités de Loon, ils sont rapidement pris en chasse par des mercenaires à la solde de Shalib’Hans qui arrivent dans la direction inverse de la leur. Ils ramènent le Glyssiam (cf. le paragraphe La chambre de Moïss Reno). Il faut veiller à ce que cette poursuite ne soit pas trop dangereuse, et improviser sinon (cela a été fait au cours d'une partie test : pas de panique !).

Passage sur Norjane

Il est probable que les Mégas souhaitent rencontrer Mac Lambert après leur entrevue avec Shalib’Hans sur 4L07. Le Major sera pour le coup d’une humeur exécrable. De retour de son entrevue avec le Médiate, en compagnie du Vieux Azmodéas le Non-Voyant, il avoue : " Foran Fulgo, ce petit roquet arrogant et péteux, nous a proprement humilié. Ce type est un des hauts responsables de la Garde Fédérale. Il nous a demandé de laisser tomber cette affaire sur Loon, précisant qu’il en avait assez de voir la Guilde se mêler spontanément de choses qui ne la regardaient pas. Ce qui se passe là-bas aurait à voir avec les services d’espionnage de l’Assemblée Galactique dans le cadre d’un problème pour lequel la Guilde n’a aucune info et ne peut donc pas porter de jugement, et ne doit donc pas intervenir. Le Vieux Azmodéas m’a conseillé d’attendre quelques jours... Tu parles... Bien entendu, vous comprenez facilement pourquoi je parle d’humiliation ? Eh oui, je vous le demande : comment Foran Fulgo savait-il que nous allions envoyer des hommes sur Loon, avant même que vous n’arriviez sur place ?! Quelqu'un ici l’a renseigné. Il y a eu des fuites !!! Grzzretkljkldfoi... De toute façon, ma décision est prise, vous allez retourner là-bas discrètement. Je vous couvre au niveau hiérarchique. Tâchez d’être discrets. Allez, ouste ! ".

L’annexe du LEO-AG

" Aquablue "

Le centre loonien du LEO-AG se compose de plusieurs bâtiments construits sur un groupe d’une dizaine de racines, reliées entre elles par la base et formant ainsi une sorte d’archipel assez vertigineux. L’ensemble du centre, conformémemt aux directives " Biotopes " de l’Assemblée Galactique, fonctionne sans polluer. Tous les bâtiments, présentant de larges baies ouvertes sur l’intérieur et sur l’extérieur, sont recouverts de végétaux originaires de l’archipel ou importés avec mille précautions d’implantation. La vie animale, bénéficiant des bons soins des membres du centre, écologistes convaincus, y est également prospérante : volatiles, batraciens, reptiles, insectes, etc.Des sentiers sont aménagés, de telle sorte que les membres du centre vont fréquemment s’y promener, pour se reposer en profitant du spectacle. Bref, contraste total avec la noirceur indutriel de Base 4L07.

Les différents bâtiments du centre sont reliés entre eux par des structures non pas en métal mais en plexiglas. Les bâtiments (au nombre de huit) se divisent en : espace de vie, laboratoires (trois), entrepôt (vivres, matériel, véhicules), centre de transmissions / briefings, piste d’envol pour navette sol-orbite, bassins d’étude (contenant des représentants de plusieurs espèces végétales et animales de Loon). Une cinquantaine de personnes travaillent ici en permanence. L’entrepôt et les bassins d’étude représentent une surface de plusieurs milliers de mètres carrés, répartie en étages, terrasses, parfois en constructions surplombant le vide.

A moins de mentir de façon très maladroite, les Mégas n’auront aucun mal à avoir accès à ses travaux. Le plus simple est de réutiliser la couverture de l’université d’Ofoud, en prétextant par exemple que Moïss travaillait sur quelque chose qui, selon lui, pouvait intéresser le département Technologies d’Exploitation Sous-marine en Milieu Hostile.
Une étude même approfondie sur les travaux de Moïss n’apprendra rien de neuf aux Mégas. Rien en rapport avec " Rosebud ". Par contre, le Glyssiam est un animal aquatique de la taille d’une étoile de mer présentant d’étrange propriétés biochimiques complexes en phase avec la luminosité ambiante. Visiblement, c’était le dada de Moïss. Un de ses collègues pourra même préciser qu’il en garde un dans sa chambre...

La chambre de Moïss Reno

La chambre de Moïss Reno est bien entendu fermée en attendant le transfert de ses affaires. A propos de transfert, une petite tentative ne sera pas inutile pour entrer. Une fois à l’intérieur, surprise : la chambre est sens dessus-dessous. Dans le mur donnant sur l’océan a été découpée une ouverture au laser. Quelqu'un est déjà passé par là... mais n’a rien trouvé, si ce n’est... le Glyssiam, qui se trouvait dans une sorte de grand aquarium hermétique aux vitres d’opacité réglable. Celui-ci est en miettes, l’eau s’est répandue. Le Glyssiam a disparu. Les hommes de main de Shalib’Hans (ceux-là même qui s’en sont pris aux Mégas) s’en sont emparés sur ses ordres après que celui-ci ait été mis au courant du délire de Moïss. Dans la chambre, rien sur Rosebud, si ce n’est un papier où est griffoné le mot " Rosebud " à plusieurs reprises. Ce n’est pas très important en soi, juste le signe de l’excitation qui s’est emparée de Moïss une fois celui-ci contacté par le Loonien, la première fois. A part ça tout le matériel informatique est détruit et aucune banque de donnée n’est trouvable. Shalib’Hans a voulu s’assurer que les Mégas ne trouveraient pas d’indice. Lui, de son côté, sera bien entendu déçu par ce qu’il (ne) va (pas) trouver dans " son " Glyssiam.

Plongée en Réal

Aux Mégas de réfléchir : ils n’ont pas d’autre indice que ce qu’a dit Moïss : " J’ai tout mis dans le Glyssiam ". Il va leur falloir un peu de jugeotte pour comprendre que le Glyssiam en question n’est pas le vrai, mais son clone de réalité virtuelle, qui n’est autre qu’un fichier informatique " habillé " en mode Réal (cf. La Toile dans l’Assemblée Galactique, dans ce même numéro).

Plusieurs indices peuvent mettre la puce à l’oreille. D’abord, les collègues interrogés (soit directement, soit plus difficilement par transfert) sur ce qu’aurait pu mettre Moïss " dans " son Glyssiam affirmeront assez clairement que Moïss avait trop de respect et / ou d’intérêt pour ces bestioles pour risquer d’abîmer leur métabolisme en s’en servant de cachette... Ensuite, en fouillant la chambre (trente mètres carrés avec mobilier standard anodin, avec couleur bleu-vert dominant), les Mégas ne pourront pas manquer de voir un casque archaïque mais fonctionnel de réalité virtuelle, traînant au milieu de débris informatiques. Visiblement, il n’a pas beaucoup intéressé les mercenaires.

En le branchant (il fonctionne sans problème), le Méga se retrouve dans la Réal mise au point par Moïss, c'est-à-dire... dans une mer féérique, digne des plus belles images sous-marines de type National Geographic, entouré de poissons, de plantes aquatiques, etc. C’est l’environnement que Moïss s’est choisi pour " habiller " ses dossiers informatiques. L’effet est saisissant et sur le coup, on en retient sa respiration. Tous les " poissons ", à la taille et à l’apparence très variables, sont autant de répertoires, sous-répertoires et fichiers. Le problème, c’est qu’une fois connecté, il faut en moins de cinq secondes saisir une pierre précise (qui n’a rien de spécial dans son apparence, il faut la connaître) au pied virtuel du connecté et la lancer au-dessus de soi : c’est la commande d’identification de Moïss. Si le geste n’est pas effectué, les poissons deviennent agressifs, et tentent de repousser l’intrus (images et sensations provoquant la nausée, forte éventuellement mais sans plus, et poussant à la déconnection). Le système bénéficie des protections de l’Assemblée Galactique : il n’est pas simple de le pirater. Pourtant la solution est là, au bout des doigts : un Glyssiam aisément reconnaissable est mêlé aux poissons...

Avec le nanordi, des Mégas compétents (Informatique Difficile) pourront passer la barrière d’identification. Sinon, il suffit de ramener des logiciels appropriés de Norjane (ou même de se connecter directement à partir du Sanctuaire, via la Toile).

Le Méga se reconnectant aperçoit alors une pierre se soulever du sol marin juste devant son nez puis être lancée en l’air. Les " poissons " s’approchent et entament une ronde envoûtante autout de son clone virtuel (qui a l’apparence de Moïss Reno). Il suffit alors de " saisir " le Glyssiam pour avoir accès à un ensemble de données, qui peuvent être exportées vers un écran classique ou une imprimante. Les indices obtenus sont rapportés en note, allez y jeter un coup d’oeil. De tout ça, les Mégas vont tirer deux choses : une compréhension globale du problème et l’idée que Shalib’Hans prépare un sale coup.

Enquête terminale

Après avoir récolté les indices, deux possibilités :


Enqûeter sur Jack, l'auteur de deux des messages trouvés en Real (voir en note). Jack Bo-Riss Val est un jackeur doué, et aux idées politiques bien arrêtées (" anarchy ! "). Il joue les empêcheurs de tourner en rond en piratant des informations pour le compte d’un consortium médiatique spécialisé dans la fabrication de scandales... Il n’use jamais de ses talents pour détourner de l’argent (sauf si cet argent appartient à un gros richard, y compris le patron du consortium pour qui il travaille !). Il réside à Asrarès (MEGA III page 103) et ses coordonnées peuvent être trouvées en consultant la Toile. Si les Mégas l’interrogent, il racontera tant bien que mal ce qu’il lui est arrivé, en se montrant toutefois extrêmement méfiant (il ne veut pas révéler la nature de son job habituel). Avant de se déconnecter, tout ce qu’il a pu apprendre, c’est que Shalib’Hans avait un projet nécessitant de nombreuses bombes sous-marines... Les joueurs, à moins d’être des gremlins attardés, devraient dès lors comprendre beaucoup de choses.

Tenter d’entrer en contact avec les Looniens pour les avertir du danger qui les guette. C’est possible pour un Méga qui irait suffisamment en profondeur (mille cinq cents mètres). Rosebud pourrait l’identifier comme n’étant pas un membre d’Yterbiox et se présenter à lui. Il répondra alors à toutes les questions auxquelles il est capable d’apporter une réponse (Quelle est l’explication des incidents ? Pourquoi les Looniens ne se défendent-ils pas plus énergiquement ? Pourquoi est-il impossible d’aller les rencontrer de visu ? Pourquoi ne peuvent-ils pas " déménager " ? etc.).

Fermeture d’usine

Ensuite il ne reste plus qu’à intervenir à Base 4L07 et mettre Shalib’Hans au pied du mur. Celui-ci menacera " d’appuyer sur le bouton " si on ne le laisse pas tranquille, et donc de détruire les Looniens. C’est du bluff, les bombes ne sont pas encore prêtes et il n’y aurait pas d’intérêt à le faire maintenant qu’il est découvert, mais cela peut être un moyen de gagner du temps. Les bombes attendent dans un container placé à cent mètres de profondeur. Shalib’Hans tentera de fuir en navette et de passer en triche-lumière le plus tôt possible. Il ne restera plus alors qu’à récupérer les bombes, nommer un nouveau Directeur Délégué et suspendre l’activité minière de Base 4L07 jusqu’à ce qu’une méthode d’extraction inoffensive pour les Looniens soit mise au point...
Epilogue

Des poursuites sont engagées contre Foran Fulgo et Shalib’Hans. Le dossier monté contre eux avec l’appui de la Guilde est très solide. Puis le procès s’enlise. Au bout de quelques années, tous deux retrouveront pourtant des postes à haute responsabilité, qui dans l’administration, qui à la tête d’un grand consortium industriel...

Quid nescit dissimulare, nescit regnare
(" Tais-toi, l’ancêtre ! ").


NOTES ANNEXES

La taupe du Sanctuaire

Cette aventure se déroule plusieurs mois après les événements relatés dans la campagne Contingences (voyez les pubs, dans ce numéro). La taupe du Sanctuaire n’est autre qu’un ex-Frère d’Ushiga, autrefois au service de Veraned Paola Eskar, qui a échappé aux recherches de la Guilde. Il a réussi l’exploit de se faire repérer comme Méga latent puis d’être admis au sein du Sanctuaire comme nouvelle recrue. Décidé à poursuivre l’oeuvre de ses anciens maîtres à penser, il s’est vite mis à vendre des renseignements à des individus peu recommandables, tels que Foran Fulgo, avec qui il avait déjà eu des contacts en tant que Frère. Récemment, Fulgo lui a demandé de le tenir au courant au sujet de ce que la Guilde pourrait entreprendre à propos de Loon. Ce qu’il a fait, et non sans habileté. A priori, il n’est pas prévu que son identité soit connue à la fin de ce scénario. Une bonne occasion d’en écrire un autre exprès, non ?


PNJ principaux
Shalib’Hans

Directeur Délégué de Yterbiox sur Loon, cet individu souffre de divers complexes qu’il tente de compenser par une carrière " exemplaire ". Après avoir réussi les plus grandes écoles d’économie appliquée, il s’est rapidement retrouvé à son poste actuel, où il stagne depuis plusieurs années à son grand désarroi. Ses responsabilités l’ont amené à fréquenter des individus hautement placés, mais aussi parfois hautement corrompus, comme Foran Fulgo. Il a fini par admettre que l’importance de sa fonction pouvait l’autoriser à prendre de temps à autre quelques libertés avec la loi et les considérations bassement altruistes. Il a quelques connaissances de base sur ce qu’est la Guilde des Messagers Galactiques (reportez-vous à la Gazette Galactique de Casus Belli n°83, " Point de vue sur la Guilde ").

Moïss Reno

Il est dépeint par ceux qui le connaissent comme un éternel contestataire, piquant parfois de grosses colères contre les rouages de l’administration ou contre ses collègues. Mais il est en fait apprécié de tous pour sa sincérité et sa fidélité en amitié. Il se plaît sans le reconnaître à donner de lui une image de défendeur des minorités et d’adversaire acharné de la lourdeur administrative.

Foran Fulgo

Fulgo est un Talsanit de petite taille, aux yeux noirs et ronds et à la peau blême. Il est d’une intelligence rare et d’un sens moral ridiculement peu développé. Marié et divorcé à trois reprises, les seuls échecs qu’il a connus sont de nature sentimentale. Il s’avère à vrai dire extrêmement faible avec les femmes dont il tombe amoureux, et n’attire pour son malheur que de petites bourgeoises sans le sou et qui cherchent avant tout à redorer leur blason social et bancaire. En dehors de cela, c’est un individu minutieux et machiavélique, haut fonctionnaire de la Garde Fédérale, responsable de la coordination des ravitaillement d’armes dans le secteur Tau-Ceti@PL. Ambitieux au-delà du possible, il prépare longuement des pièges qui se referment sur des cibles choisies avec soin : grands industriels en quête de faveurs, hommes politiques cachant de lourds secrets, juges aux pratiques privées douteuses, etc. Il les fait chanter et les manipule comme des pions sur un échiquier qui doit le mener un jour aux plus hautes sphères de l’Assemblée Galactique. Normalement, ses caractéristiques sont inutiles. Sinon, voyez celles de Prokes dans le scénario Pour une place au soleil (Casus Belli n°72). Les PJ ne devraient entendre parler de lui que de façon indirect