24.0 Anecdotes célèbres (V7)

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Major Turbop
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24.0 Anecdotes célèbres (V7)

Message par Major Turbop » ven. mars 14, 2014 7:51 pm

CHAPITRE 24 - Anecdotes célèbres

24.1 La mer monte


IDENTIFICATION
NOM·: ERGALLA DAMZIO
STATUT·: STAGIAIRE

OBJET·: RAPPORT #1
DATE·: 960.53.17357

Major,

Suite à ma récente période d'infiltration sur xxxxxx (information classifiée), je suis dorénavant en mesure de communiquer grâce aux archaïques moyens de communication présents sur ce monde.
Je souhaiterais tout d'abord vous confirmer mon arrivée au site préalablement établi. Il semblerait néanmoins que certaines variables environnementales aient échappé à vos très efficients services. Je vous prierais par ailleurs de pardonner les éventuelles incohérences du dit rapport, celles-ci vous sembleront inévitables après lecture.
Tout d'abord, concernant vos mises en garde sur les difficultés du transit, me déconseiller aussi vivement la prise de contact avec les créatures de l'inter continuum fut extrêmement judicieux. Cependant, peut-être serait-il tout aussi judicieux de déconseiller aux dites créatures (d'ailleurs, est-ce bien le mot qui convient·?) de prendre contact avec nos agents. Les moyens employés par ces dernières étant particulièrement abjects·: savez-vous ce qui arrive lorsqu'une jeune personne dévêtue vous demande l'heure entre les mondes (il me semble que ce type de rencontre fut évoqué lors de ma formation, mais, sur le moment, j'avais d'autres chats en tête). Je tiens par ailleurs à vous recommander l'exquis breuvage offert en échange du service, tout en vous mettant en garde contre les effets néfastes des boissons psychotropes dans l'inter continuum. La sirène (ça me revient) me laissa d'ailleurs partir de mon plein gré, m'offrant une rematérialisation instantanée en plein milieu d'une magnifique plage aux dimensions impressionnantes.
Une seconde remarque concerne le décalage temporel. Se pourrait-il que le transit dépasse quelques microsecondes·? D'après mon chronographe, je suis en effet arrivé neuf ans après mon départ et cela expliquerait les différences cosmologiques observées à mon arrivée. Les étoiles bougent beaucoup plus que je ne pensais.
Après sept jours de marche pour atteindre la mer, je suis entré en contact avec quelques indigènes talsanits. À ce sujet, les 219 séances d'hypno éducation linguistique n'incluaient pas le dialecte keush. Chose amusante, «·kip antzal·» signifie peut-être «·bonjour les amis·» en mistag, cela signifie aussi «·ton visage m'évoque ton derrière·» en keush. Enfin, après trois ans de captivité, je suis tout à fait capable de communiquer dans cette langue, bien que j'hésite toujours, lorsque l'on me dit «·ghaal zee·», entre «·tais-toi·» et «·rote bruyamment·»...

Le peuple keushi est admirablement adapté à son environnement sauvage et ingrat. Leur culture violente et primitive reflète cela à la perfection. En trois ans, grâce à mon sens inné de l'adaptation, je passais par divers statuts peu enviables·:
- animal de bat,
- objet de défoulement collectif,
- appât vivant (rôle dans lequel j'ai développé de nombreux talents, dont une résistance peu commune aux plus forts poisons et venins, ainsi qu'aux désagréments passagers que peuvent constituer morsures, lacérations, lancers d'objets peu amicaux, etc.),
- meuble ornemental
- vulgaire·»déchet-laissé-pour-mort·», ce qui me permit de m'enfuir en profitant habilement de mon abandon dans un marais putride.

Plus tard, après un mois et demi d'errance sans but, la raison aux bord des lèvres (vous verriez comme mon bronzage s'est amélioré), je rencontrais enfin la civilisation akkit. C'est incroyable ce qu'ils sont gentils avec moi, m'offrant sans cesse à manger et me lavant avec des bains aux herbes les plus fines. Il faut dire que mon mètre quatre-vingt fait impression parmi ces êtres d'à peine un mètre pour les plus forts. Ils m'ont même donné un surnom attachant que je traduirai librement par «·toi bon gout oui oui·». Enfin une marque de bon sens quant à ma haute qualité d'homme de la société. Après six semaines, ne voulant pas imposer ma personne, je pris la fuite à toutes jambes lorsque je compris que ces horribles petits anthropophages mettaient du gros sel dans l'eau de mon bain·: ça abime les cheveux.
Récupéré par des simili-humains (se nommant les bous), je profitai de leur accueil pour recueillir de nouvelles informations. Cette tribu avancée utilise une technologie très évoluée par rapport à celles de mes précédents compagnons. Connaissant l'électricité, le vol et l'ingénierie génétique, leurs scientifiques ont un département anthropologie très intéressant. Je profite d'ailleurs de leurs installations très perfectionnées à l’ instant même, comme cobaye. Le bou, encore une langue omise lors de ma préparation. Je suis actuellement l'objet de tests sur ordinateur, je crois qu'ils essayent de déterminer si j'appuie ou non au hasard sur le clavier (moi-même, parfois...).
Voila, comme vous pouvez le constater, ce voyage est globalement une réussite de l'exploration en milieu hostile. Il est à noter que le transfert est inopérant sur les habitants de ce monde.
Mais je dois vous laisser, mes hôtes arrivent et j'ai hâte de découvrir leurs nouvelles expériences, d'autant plus que j'ai une formation initiale d'électronicien et que ces électrodes sont magnifiques.
Pour conclure, tout cela me semble extrêmement positif pour une première mission. Je reste entièrement à votre disposition.

Ps·: pas de nouvelles de la princesse au fait, mais gardons bon espoir, un ultimatum aussi véhément ne peut être que du bluff.

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